LEXPRESS.fr - L'Algérie de 1988 à 1998
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Chronologie 1988-1998
par Catherine Gouëset
Octobre: manifestations de jeunes à travers tout le pays. Le président Chadli appelle l’armée pour rétablir l’ordre. Bilan des émeutes : près de 500 morts.
1989
Février: nouvelle constitution, libéralisation du régime et instauration du multipartisme.
Septembre: légalisation du Front Islamique du Salut, créé en mars 1989.
1990
Juin: le FIS remporte les élections locales (54,25% des voix).
1991
Mai-juin: le FIS appelle à une grève illimitée pour exiger une élection présidentielle anticipée. Affrontements entre islamistes et forces de l’ordre. Proclamation de l’état de siège. Arrestation des dirigeants du FIS.
26 décembre: le FIS remporte le premier tour des élections législatives (47,5% des suffrages). Le taux d’abstention est de 41%.
1992
Javier: Chadli est forcé de démissionner et le premier tour des élection est annulé. Création d’un Haut Comité d’Etat (HCE) sous la présidence de Mohamed Boudiaf, rappelé d’exil.
Février: instauration de l’état d’urgence.
Mars: dissolution du FIS.
Juin: assassinat de Mohamed Boudiaf. Début de l'escalade de la violence.
Juillet: Liamine Zéroual remplace Khaled Nezzar à la Défense.
1993
Août: assassinat de Kasdi Merbah, ancien Premier ministre et ex-chef de la Sécurité militaire.
1994
Janvier: le général Zeroual devient chef de l’Etat.
Février: libération de deux hauts responsables du FIS : Ali Djeddi et Abdelkader Boukhamkham, emprisonnés depuis 1992.
Septembre-octobre: échec du dialogue entamé par le pouvoir avec le FIS. Mise en résidence surveillée des dirigeants du FIS, Abassi Madani et Ali Benhadj.
Novembre: colloque pour l’Algérie organisé à Rome par la communauté catholique de Sant’ Egidio. Désapprouvé par le gouvernement, il réunit la plupart des partis d’opposition (FIS, FLN, FFS, MDA, PT, Ennhada et maître Ali Yahia Abdenour, président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme).
Décembre: prise d’otages dans un Airbus d’Air France sur l'aéroport d'Alger. Les agents du GIGN libèreront l'appareil sur l'aéroport de Marseille-Marignane. Les quatre terroristes seront tués.
1995
13 janvier: signature d’un «Contrat National » destiné à mettre un terme aux violences, par les principales forces de l’opposition réunies par la Communauté de Sant’Egidio de Rome.
Texte de la plateforme de Rome
30 janvier: un attentat à la bombe devant le commissariat central d’Alger fait 42 morts et 286 blessés. Il est revendiqué par les Groupes islamiques armés (GIA).
25 juillet: attentat revendiqué par les GIA dans le RER parisien. 7 personnes sont tuées et plus de 80 blessées.
2 octobre: selon le quotidien algérien La Tribune, les GIA accordent une semaine aux membres de l’Armée islamique du salut (AIS) pour rejoindre leur mouvement.
19 octobre: le FIS appellerait ses membres à quitter les GIA, dirigés par «une bande d’extrémistes », selon El Hayat.
22 octobre 1995: le président Zeroual annule la rencontre prévue avec Jacques Chirac au siège des Nations unies à New York après les vives critiques émises en France contre cette réunion.
16 novembre: élection présidentielle. Liamine Zéroual remporte 61% des voix ; M. Nahnah (Hamas, islamiste) 25,5% ; S. Sadi 9,6% des voix. Le taux de participation est élevé (75,6% des voix), malgré l’appel au boycott des partis de l’opposition signataires des accords de Rome.
1996
17 janvier: Abbdelahmid Mehri est évincé de son poste de secrétaire général du FLN. La nouvelle direction du Front rompt avec les partis qui avaient signé à Rome un appel à la paix.
Mai: les sept moines français enlevés en mars dans leur monastère de Tibéhirine par les GIA de Djamel Zitouni sont retrouvés égorgés.
28 novembre: référendum constitutionnel , qui donne les coudées franches au président Zeroual. Certains partis d’opposition avaient appelé à voter non. D'autres, au boycott du scrutin.
1997
Janvier: série de massacres dans la Mitidja, qui font environ 450 victimes.
5 juin: élections législatives largement remportées par le nouveau parti présidentiel, le Rassemblement national démocratique (RND).
15 juillet: libération conditionnelle du dirigeant du FIS Abassi Madani après six ans de détention. Il sera assigné à résidence le 1er septembre 1997.
Eté 1997: recrudescence des massacres, principalement dans les environs d’Alger, qui font plus de 1200 victimes. Tous les observateurs s’interrogent sur les responsabilités de l’armée.
Analyse de Benjamin Stora
21 septembre: l’Armée islamique du Salut, bras armé du FIS, appelle à cesser les combats à partir du 1er octobre.
23 octobre: élections locales. Le RND (Rassemblement national démocratique) remporte plus de 55% des suffrages, devançant le FLN (Front de libération national) et le MSP (ex-Hamas, islamiste modéré).
30 octobre: les principaux partis, toutes tendances confondues, s’unissent pour manifester contre la fraude électorale lors des élections locales. C'est la première fois.
25 décembre: élections au suffrage indirect du Conseil de la Nation, chambre haute du Parlement. Le parti présidentiel remporte 80 des 96 sièges.
Décembre 1997-Janvier 1998: après une relative baisse d'intensité pendant l'automne, les massacres reprennent quelques jours avant le début du ramadan, faisant plus de mille victimes. Les violences se déplacent notamment vers l'ouest algérien.
1998
19-20 janvier: visite d'une délégation de l'Union européenne. L'envoi de cette mission a été décidé à la suite de la multiplication des tueries depuis le début du ramadan.
8-12 février: visite d'une délégation de 9 députés européens.
25 juin: le chanteur kabyle Lounes Matoub, victime d'une embuscade, est assassiné près de Tizi Ouzou. Les émeutes qui se produisent en Kabylie les jours suivants prennent un caractère anti-gouvernemental.
22 juillet-3 août: une délégation de l'ONU séjourne en Algérie pour une "mission d'information".
11 septembre: le président Zeroual décide d'abréger son mandat et annonce des élections présidentielles anticipées.